vendredi 30 mars 2012 à 19h30

Réunion de réflexion et d'organisation contre l'austérité

Face à l'austérité, militant-e-s et non militant-e-s réagissent et tentent de s'organiser, plusieurs initiatives ont vu le jour, mais peine à s'unifier. Ainsi il nous semble nécessaire d'amplifier et de construire plus largement la lutte.
Vendredi 30 Mars, à 19h30 aura lieu une réunion au Centre Ascaso-Durruti appelée par plusieurs personnes en lutte, organisées ou non, dont l'Alternative Libertaire fait partie. Le but de cette réunion est de réfléchir ensemble aux possibilités de résistance et de lutte contre l'austérité qui sont les nôtres, pour tenter de construire un mouvement massif et autogéré afin de faire barrières aux attaques ouvertes des capitalistes et des gouvernements contre les travailleurs et les travailleuses. Nous vous proposons de participer à cette démarche. Comme contribution au débat nous vous proposons le texte ci-dessous et en pièce-jointe, il présente une brève analyse et une réflexion de notre groupe quant à la possibilité de lancer des Assemblées contre l'austérité dans la ville de Montpellier.
Nous espérons que vous serez intéressés par cette initiative, et que nous vous retrouverons lors de cette réunion pour en discuter ensemble.

Le Collectif pour une Alternative Libertaire de Montpellier.

Contribution au débat :

Nous constatons en ce début d'année 2012 une accélération de l'offensive des capitalistes et de leurs alliés, les gouvernements, contre les classes populaires. L'entente tacite de la droite et de la !gauche de gouvernement se fait désormais sentir dans toute l'Europe, que ce soit autour de la rigueur budgétaire, de l'austérité ou, finalement, autour du principe de faire payer les classes populaires. Cette entente est accompagnée par l'apparition de gouvernements d'union nationale dans plusieurs pays, véritable tendance politique de fond de la période, la « gouvernance technique ». La Grèce, où s'est formé un gouvernement d'union nationale incluant des ministres d'extrême-droite, ou encore le gouvernement Monti en l'Italie, sont le signe que les capitalistes n'hésiteront pas à recourir à l'autoritarisme et à l'entrisme pour faire payer la crise aux travailleurs et aux travailleuses.
Dans le même temps, le sentiment que les partis Sociaux-démocrates et de droite (conservateurs ou libéraux) sont interchangeables se fait de plus en plus fort. Face à cette entente cordiale entre politiciens et capitalistes, les travailleurs et les travailleuses ne peuvent compter que sur eux et elles-mêmes pour résister et imposer une autre sortie de crise. Or il ne saurait y avoir de sortie de crise pour le prolétariat sans sortie du capitalisme.
Aujourd'hui en Espagne, le mouvement des Indignés retombe, cependant, de nombreuses villes ont vu émerger des assemblées populaires pérennes, qui s'organisent pour empêcher des expulsions, réquisitionner des marchandises... Bref, qui commencent à initier et organiser une résistance qui se veut efficace, pratiquement, face a la crise capitaliste. Le mouvement libertaire espagnol ne reste pas les bras croisés.

Qu'en est- il en France ?

Les attaques des capitalistes ne se font pas moins sentir, le dernière en date, la TVA sociale rend clairement compte qu'il s'agit de la même tendance. Quant aux luttes ? Si sans conteste elles existent, elles peinent à s'unifier. Les tentatives d'exporter les indignés se sont en général cantonnées à de petites assemblées squelettiques, reprenant les discours les moins intéressants du mouvement espagnol : citoyennisme, pacifisme, et nous ne parlerons pas des tentatives d'infiltration fasciste. Pour autant, la situation pourrait changer. L'avalanche de mesures d'austérité, les élections sous le signe de la rigueur, le chômage croissant en particulier chez les jeunes, la récession… donne au contexte social Français une teinte espagnole.

« Allez direct a la case contestation radicale, ne passez pas par l'indignation »

En Espagne, le mouvement indignados en évoluant, a permis l'éclosion d'assemblées populaires de luttes, cependant, rien n'indique qu'il nous faillent en passer par là en France : sautons l'étape «citoyenne », et posons directement les bases d'un mouvement anti-austérité large, radical et révolutionnaire. La question de la dette est aujourd'hui clairement récupérée par les réformistes qui, il faut bien l'avouer, ont réussis à l'associer avec la notion fumeuse d'audits citoyens. Saisissons nous de la lutte anti-austérité, avant qu'elle ne connaisse le même sort !

Ce que nous vous proposons:

Le message que nous portons est celui de la nécessité d'un changement radical de société ; société où la richesse et le pouvoir serait égalitairement répartis entre toutes et tous, et où l'économie serait orientée vers la satisfaction des besoins réels. Continuer à affirmer le refus des classes populaires de payer la dette ne peut suffire ; appeler à voter en avril 2012, est une logorrhée. Communiste libertaires, nous pensons que c'est de la base et par l'autogestion que doit se produire se changement. Il nous semble nécessaire, d'organiser et de construire une solidarité concrète, de contrer les mesures d'austérité et leurs effets par des pratiques de luttes concertées et le plus largement partagées.
C'est dans cette optique que nous vous invitons à organiser et à construire des Assemblées Anti-Austérité : l'État perd son triple A, construisons les nôtres ! Si nous souhaitons cette construction sur une base libertaire et autogestionnaire, il n'est nullement question que celles-ci soient gérée par un cartel d'organisation, pour nous l'ensemble des personnes en lutte ou ayant la volonté d'être en lutte doit trouver sa place dans ce type d'assemblée.
Ces assemblées prendraient comme première cible l'austérité annoncée, mais aussi l'augmentation des produits alimentaires (en soulignant par exemple les méfaits de l'augmentation de la TVA) le flicage des chômeurs... Elles, se voudraient le lieu de convergences des résistances pratiques à l'austérité et à ses conséquences alliant un discours radical à des pratiques concrètes : Rétablir l'électricité lorsqu'elle est coupée pour impayé, organiser des réquisitions dans les supermarchés...etc. Elles pourraient être situées dans un lieu public, et organisée à dates fixe pour permettre la plus grande convergence possible des personnes organisées et non-organisées.