dimanche 4 décembre 2011 à 10h30

Projection "Embargo" + p'tit dej et rencontre

Séance Unique le 4 Décembre à 10h30, présentée dans le cadre du Fest'afilm - festival international du film lusophone et francophone de Montpellier.
Petit-déjeuner à partir de 10h (comme d'hab, nous prévoyons thé, café et jus de fruits, vous vous chargez du solide !)

EMBARGO

Antonio Ferreira - Portugal 2010 1h23mn VOSTF - Avec Filipe Costa, Claudia Carvalho, Pedro Diogo, Fernando Taborda, José Raposo, Eloy Monteiro... D'après une nouvelle de José Saramago.

Du 04/12/11 au 04/12/11

EMBARGONuno travaille dans une sandwicherie. Mais il a aussi inventé une machine qui peut révolutionner l'industrie de la chaussure. Alors que le Portugal est soumis à un embargo sur le pétrole, Nuno est desespéré. Attiré par les paillettes de la gloire et obsédé par le fait de réussir dans la vie, Nuno cherche à vendre sa machine à tout prix. Alors que l'occasion en or se présente pour dévoiler son invention au monde entier, Nuno se retrouve mystérieusement prisonnier de sa voiture et c'est soudain toute sa vie qui se retrouve sous embargo.

Pour traiter son sujet, le réalisateur portugais a choisi de créer un univers visuel intemporel : on est bien à une période contemporaine puisque les personnages utilisent l'euro, mais l'esthétique volontairement désuète est plutôt à cheval entre les 70s et les 80s (là aussi, on pourrait probablement lister de nombreuses influences potentielles). Cela lui permet ainsi de donner à son propos une valeur universelle alors même que l'histoire se déroule bel et bien au Portugal. Et ce propos, c'est avant tout le matérialisme de nos sociétés. Mais Ferreira ne tombe pas dans le discours moralisant, auteuriste et simpliste qui caractérise trop souvent les dénonciations du matérialisme. Ici, on est plutôt dans quelque chose de poétique et d'humano-centré, se concentrant sur ce qu'est profondément un être humain et oubliant volontairement les considérations idéologiques lourdes. […]

Ferreira s'attache à montrer simplement l'aliénation de l'homme à la machine à travers l'obsession du personnage principal, Nuno, pour ses propres inventions et le rapport intime qu'il entretient malgré lui avec sa vieille Opel. L'esclavage inversé de l'homme envers son véhicule aurait pu tomber dans une pâle caricature de Cronenberg ou dans une sorte de Duel alternatif mais Ferreira alterne plutôt humour et poésie en un mélange touchant de maladresse et de tendresse. Évidemment, on ne trouve ici aucune surenchère d'effets spéciaux, l'esthétique collant parfaitement à l'essence même de ce personnage bricoleur et rêveur, le réalisateur préférant donc utiliser des effets visuels simples et une musique en soutien, notamment dans les moments de folie où elle s'emballe, un peu à la Punch-Drunk Love, à coup de percussions et de bruits indéterminés.

(Raphaël Jullien, www.abusdecine.com)

Source : http://www.cinemas-utopia.org/montpellier/
Source : message reçu le 19 novembre 16h