mardi 22 novembre 2011 à 19h

Festival Migrant' Scène

Regards croisés sur les migrations.

Migrant' Scène reçoit Tata Milouda, slameuse marocaine

Elle a fait craquer Grand Corps Malade et Jamel Debbouze. Deux documentaires sont en cours, un livre est en projet, un disque se prépare… Le monde du slam fait un joli ramdam autour de Tata Milouda.

Originaire de Settat, près de Casablanca, elle est arrivée en France en 1989, à la quarantaine, avec trois mots pour viatique : « bonjour, merci, au revoir » et 100 francs en poche. «Je suis venue seule, j'ai laissé mes six enfants. J'ai fui mon ex-mari, qui était violent, et un pays qui maintient les filles dans l'analphabétisme. »

En région parisienne, elle a vécu plus de cinq ans sans papiers. « Je travaillais au noir comme femme de ménage, plongeuse, garde d'enfants… J'étais libre, mais perdue, seule. Jusqu'à ce qu'on me conseille d'aller dans un cours d'alphabétisation. »

Ce sera le déclic. Elle noircit des cahiers avec son crayon, sans relâche. Elle a une vie de silence forcé à rattraper. Son surnom, elle le doit à la tendresse respectueuse de Grand Corps Malade.

Ce pourrait n'être qu'une soirée slam, avec des textes militants sur les femmes battues, la soif d'apprendre, le corps qui danse… Mais Tata Milouda n'est jamais exactement là où on l'attend, imprévisible et joyeuse, humaine et chaleureuse, ivre de vie et du bonheur de dire.

Plutôt qu'un plaidoyer indigné contre la bêtise et l'asphyxie, ce spectacle est un fabuleux témoignage de triomphe contre toutes les peurs qui empêchent de vivre.

Source : http://www.migrantscene.org/minisites/migrant
Source : message reçu le 16 novembre 17h