jeudi 6 octobre 2011 à 19h45

Projection débat "Grandpuits et petites victoires "

Jeudi 6 octobre à 19h45

Avant première au diagonal

Grandpuits et petites victoires
d'Olivier Azam

Séance suivie de débat avec le réalisateur et Christophe Gibert, animateur de la grève de Grandpuits en partenariat avec les unions locale et départementale de la CGT qui participeront au débat

Grandpuits & petites victoires ( Ou la Révolution d'Octobre) : il faut d'abord remercier le camarade Sarkozy sans qui ce film n'existerait pas. Avec ses mensonges et son arrogance, c'est lui qui a réussi à réveiller et à soulever profondément la France en octobre 2010. Voilà des décennies, qu'on n'avait pas vécu un tel élan populaire contre la domination des riches. Mais soyons juste, il n'est pas seul. Il n'est qu'un exécutant de l'oligarchie qui partout aujourd'hui, au nom de le crise, force les peuples à payer les orgies planétaires des banquiers et des rentiers. Destruction des services publics, de la sécurité sociale, des emplois, de la santé, de l'éducation...
Certes, Nicolas Sarkozy a réussi à faire passer en force sa réforme des retraites. Mais en force. C'est comme un joueur de foot qui marquerait un but avec un revolver à la main. Le mérite du mouvement d'octobre 2010 c'est d'avoir mis en évidence toute la violence de ce pouvoir. Violence du refus de tout dialogue, violence policière, violence de l'appareil médiatique. Une victoire par la violence mais une défaite morale et une défaite politique. Au moins sept fois de suite, en moyenne deux millions de français sont descendus joyeusement dans la rue. Jusque dans les petites villes, on s'est mobilisé pour des raisons et des horizons bien plus vastes que l'âge de la retraite. Les manifs d'Octobre en France, annonçaient le mouvement du printemps en Espagne, en Grèce comme au Portugal.
Les salariés des dépôts pétroliers et des raffineries ont été en pointe. La lutte des salariés de Total, à Grandpuits, a été la proie de l'effervescence médiatique. Des millions de mots et d'images mais comme de la mousse aussitôt envolée. Rien de nouveau, les médias sont là pour faire oublier. D'où l'utilité du film d'Olivier Azam qui raconte cette lutte et qui montre toute l'énorme puissance de la machine capitaliste braquée sur les silhouettes incertaines de quelques grévistes dans la nuit autour d'un brasero. En octobre 2010, les Français sont remontés un instant sur la scène de leur histoire et ils ne sont pas prêts de l'oublier. Pas prêts d'oublier la jubilation de la lutte, pas prêts d'oublier le goût de la dignité retrouvée, pas prêts d'oublier les battements des cœurs solidaires. D.Mermet