jeudi 6 août 2015 à 9h

CAMP "Ramène ta pioche"

https://ariege.demosphere.net/rv/5906

CET ÉTÉ RAMÈNE TA PIOCHE !
ON A 10 JOURS POUR ENTERRER L'ANDRA

Camp anti-autoritaire et anticapitaliste contre CIGÉO* et son monde du
1er au 10 août 2015

La gestion des déchets nucléaires n'a et n'aura jamais de solution. Ils
seront toujours là, que ce soit à 500 mètres sous terre ici à Bure,
comme ailleurs. L'urgence n'est pas à leur gestion, mais à l'arrêt de
leur production. Si l'industrie de l'atome et l'État souhaitent enterrer
le problème aussi vite
que possible, c'est bien pour continuer d'en produire. Nous nous
opposons à la destruction de nos lieux de vie, dans la Meuse comme
ailleurs, ainsi qu'à la poursuite du nucléaire de tout temps.

Nous vous proposons de nous rejoindre à Bure du 1er au 10 août pour
prendre le temps d'amplifier ensemble l'opposition concrète à CIGEO et
son monde.

** LE TOMBEAU DU NUCLEAIRE **

Après un demi-siècle d'empoisonnement, l'industrie nucléaire n'a pas de
solution face à la radioactivité des déchets nucléaires. Partant de
cette incapacité, l'État veut imposer l'enfouissement et ses méthodes
toujours plus mafieuses : mascarade démocratique, accaparement des
territoires, autoritarisme et violence.
Après s'être faite dégager de nombreux autres sites dans les années 80,
l'Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs en France
(ANDRA) s'est installée pour une étape de recherche dans le département
de la Meuse, à Bure, depuis 1993.

Zone à faible population (7 habitant-e-s/km2), Bure est un endroit rêvé
pour entasser les pires déchets de l'inhumanité. Depuis 2001 existe un
laboratoire souterrain et en 2006, malgré la conclusion du Débat Public
comportant des réserves sur le stockage profond, l'ANDRA projette de le
convertir en un « Centre Industriel de Stockage Géologique » (le
CIGEO).
Aucun déchet n'est encore là : le gros du chantier pour l'exploitation
du site est prévu pour 2017 et les déchets devraient arriver en 2025.

Nous observons, qu'en plus du laboratoire expérimental, des centres
d'archivage et d'une ecothèque (sorte de mémoire de l'état
pré-nucléaire) déjà présents, des travaux connexes commencent
discrètement à voir le jour : élargissement de routes, mise en réserve
de terres par la SAFER, coupes dans les forêts alentours, etc.

En parallèle, tout un programme d'accompagnement industriel se déploie
dans le sud-Meuse : plateformes de transport de matières radioactives,
plateformes de stockage pour pièces neuves de centrale, filières
scolaires liées au nucléaire.

Les tentatives d'opposition légalistes ont toutes échouées jusqu'alors.

* La pétition de 42000 signatures locales demandant un référendum,
poubelle !

* La conclusion du débat public de 2006 qui comporte des réserves sur le
stockage profond, balayée !

* Les arrêtés municipaux contre l'enfouissement, insignifiants !

Depuis 10 ans, au sein d'un réseau d'associations locales et nationales
et en réponse à l'installation du laboratoire de l'ANDRA, une maison a
été achetée avec l'aide des antinucléaires allemands, rénovée ensuite
grâce aux dons et aux investissements personnels des militant-e-s de
passage. Cette maison a vocation à être un lieu d'information
indépendante, d'organisation d'alternatives énergétiques, ainsi qu'un
espace d'accueil et de vie collective. Cette « maison de la résistance à
la poubelle nucléaire » a permis aux individu-e-s et collectifs d'ancrer
une lutte locale et de permettre la rencontre de nombreuses personnes en
lutte.

Si les composantes historiques à Bure mènent sur le terrain depuis 20
ans un travail de sensibilisation, de réseau et de veille des
agissements de l'ANDRA de très près, ce projet d'État avance. Pour aller
au-delà des formes associatives d'organisation, il devient de plus en
plus nécessaire d'agir concrètement contre CIGEO.

** POURQUOI NOUS NOUS Y OPPOSONS **

Les déchets sont le problème insoluble de l'industrie nucléaire, on ne
sait pas les faire disparaître, et ce pour des millions d'années. Leur
gestion est le chaînon manquant du programme nucléaire français.

Que l'on soit pour ou contre le nucléaire, l'élite politique voudrait
que chacun-e reconnaisse la nécessité de gérer les déchets. Ce n'est ni
plus ni moins qu'une stratégie de dépolitisation de la question, sous
prétexte de protéger les générations futures. Mais depuis quand
l'industrie nucléaire serait humaniste ? Si l'État et l'industrie
nucléaire étaient cohérents, ils arrêteraient d'en produire de manière
complètement schizophrène. Ça nous éviterait toujours de vivre avec les
risques liés à l'existence des centrales et aux transports de matières
radioactives.

Alors on nous dit « les déchets sont là », et oui ils sont là, et ils le
seront toujours à 500m sous terre.

Enterrer la catastrophe ce n'est pas la supprimer : nous ne sortirons
plus du nucléaire. Nous ne voulons ni arbitrer ni « proposer une
solution » au problème éternel que représente la gestion des déchets
nucléaires, nous ne sommes pas co-gestionnaires, cela reviendrait à
produire de l'expertise alternative bénévolement au profit des
nucléocrates. Il ne s'agit pas de sensibiliser l'appareil
techno-industriel et politique à une meilleure solution pour la gestion
des déchets, mais bien d'arrêter la production nucléaire.

La moitié des déchets qu'ils prévoient d'enfouir ne sont pas encore
produits… Les stockages actuels sont pleins, et il s'agit maintenant de
cacher les déchets gênants et de faire de la place aux futurs déchets de
l'industrie nucléaire. De brandir enfin une solution au plus vite afin
de légitimer la poursuite du programme « électro-nucléaire ». Autrement
dit de perpétuer la catastrophe.

CIGEO répond au même jeu de pouvoir que celui régissant les industries
pharmaceutiques, agroalimentaires…

CIGEO, c'est aussi une opération de marketing vers l'étranger qui vise à
donner au complexe nucléaire français l'image d'une maîtrise totale,
depuis l'extraction de l'uranium, jusqu'au démantèlement des centrales.
Se battre contre CIGEO, c'est combattre la politique énergétique
française, qui veut faire de la France l'interrupteur de l'Europe et du
Maghreb. Des EPR à l'enfouissement en passant par la THT, CIGEO est
l'aboutissement d'une série de nuisances et de l'aménagement du
territoire imposés par l'industrie nucléaire. Au-delà de bousiller une
région entière, l'enfouissement vise à pérenniser la filière
électro-nucléaire, partout, et ainsi assurer de beaux jours à la
puissance d'État et au capitalisme. Faire miroiter la croissance avec
l'extension du marché européen de l'électricité et des innovations
industrielles du tout électrique : des objets connectés aux voitures
électriques, aux réseaux intelligents, aux compteurs linky, tout ce beau
monde qui nous promet la gestion et l'aménagement de notre cadre de vie.

Les flux de nucléides dégoulineront inéluctablement hors de Bure.

Voilà pourquoi nous nous opposons à l'enfouissement, à Bure comme
ailleurs.

CIGEO nous concerne toutes et tous !

** SE RASSEMBLER CET ETE A BURE **

Le blocage du Débat Public de 2013 a permis de redonner un sentiment de
force collective à la lutte. La mobilisation de nombreuses personnes
opposées au projet localement, y compris de nombreuses associations,
témoigne de la volonté de ne plus subir l'impuissance et la dépossession
de la lutte face aux mensonges, à la corruption et aux consultations
bidons.

Nous ne voulons pas juste informer mais inverser la balance : si ce
rassemblement contribuera à mettre un éclairage sur la mobilisation à
Bure, il sera surtout l'occasion d'actions concrètes.

Nous partageons depuis plusieurs années des expériences collectives et
un commun dans nos pratiques : partage de savoir, recherche de notre
autonomie, horizontalité des organisations, ouverture d'espaces dans
lesquels devient possible l'expérimentation collective, bienveillance
des un-e-s vis à vis des autres…

Venir à Bure n'implique pas d'être militant-e écologiste ou
antinucléaire, mais signifie qu'on croit en la nécessité de s'organiser
au-delà de luttes locales. Nous construirons ensemble un espace pour y
vivre 10 jours d'échanges de pratiques, de discussions à propos des
luttes d'ici et d'ailleurs et sur nos manières de vivre le collectif,
dans un esprit anti-autoritaire, soucieux de parer à toute forme de
domination.

On abordera la question des luttes actuelles (Bure, ZAD, NoTav, forêt
d'Hambach…) et celle de l'évolution des formes de répression et des
mouvement réactionnaires, afin de mieux anticiper la lutte à Bure et
d'envisager des possibles communs.

Cela sera aussi l'occasion de nous organiser en vue de la COP21, sommet
climatique intergouvernemental prévu à Paris en décembre 2015.

Esquissons d'autres imaginaires pour nos vies…

vmc@exriseup.nexet
https://campvmc.noblogs.org/

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* Le CIGEO prévu à Bure représenterait 99% de la radioactivité française
et ferait ainsi partie des projets européens les plus conséquents des
prochaines années. Le site d'enfouissement des déchets de Bure (à 500m
sous terre) occupe 200ha de terre agricole, 200ha de forêt et une vallée
comblée. A cela s'ajoutent 10 millions de mètres cube de déblais, 2
trains en moyennes par semaine pendant 130 ans. 50 % du volume concerne
des déchets non produits ou des pays voisins. L'Agence Nationale pour la
gestion des Déchets Radioactifs (ANDRA) travaille au service du CEA,
d'AREVA et d'EDF, parmi d'autres.

Lien : https://ariege.demosphere.net/rv/5906

Source : message reçu le 1 juillet 15h