vendredi 1er novembre 2019 à 19h30

Regards critiques sur les pratiques médicales envers les femmes et chemins de libération

La surmédicalisation des cycles de vie s'inscrit dans une longue histoire de dépossession des femmes de leurs savoirs et compétences. La conférence gesticulée proposée explore cette histoire et pose les questions nécessaires : comment créer, inventer une nouvelle culture de transmission en matière de santé ? Comment démocratiser les connaissances médicales et scientifiques ? Comment rendre la pratique médicale participative ?

La place n'était pas vide, en résumé par sa gesticulante ?

« La pratique médicale s'est toujours assurée, en complicité et collusion avec le pouvoirpolitique et religieux, de la surveillance et du contrôle des différents cycles de vie des femmes et des différents temps de la reproduction.

À partir d'expériences et trajectoires de vie de femmes, j'élucide cette histoire de colonisation et de dépossession des savoirs et compétences propres des femmes concernant leurs corps, leur santé, leurs sexualités. Je raconte comment j'ai été confrontée à une pratique médicale normative et autoritaire au cours ma vie de femme et de médecin, puis comment j'ai connu le Mouvement pour la Santé des Femmes qui a développé une pensée et une pratique dé-professionnalisée, participative et collective de la santé.

Et aujourd'hui ? Comment nous réapproprier ces savoirs, créer et réinventer une nouvelle culture de transmission en matière de santé entre femmes ? Comment rendre participative la pratique médicale et nous familiariser avec une approche collective qui est celle de l'auto-santé ? »

Qui est Catherine Markstein ?

« Pendant 22 ans j'ai travaillé comme médecin hospitalier. En 2003, interpellée depuis longtemps par une certaine pratique médicale à l'égard des femmes, j'ai opéré un changement radical dans ma vie professionnelle. J'ai quitté l'institution hospitalière et je me suis tournée vers les réseaux féministes issus du mouvement pour la santé des femmes. Ce tournant ravivait des souvenirs de résistances que nous avons mené devant la médicalisation de la santé, des comportements, de la vie quotidienne. Ainsi nous avons commencé à animer des groupes de femmes et à écouter leurs paroles, recueillir leurs récits, découvrir leurs savoirs. En 2005 nous (deux femmes médecins) avons fondé l'association Femmes et Santé à Bruxelles, qui milite et s'engage pour la promotion de la santé des femmes à partir de l'analyse de déterminants de santé. Ma conférence gesticulée est l'aboutissement de mon désir de transmission mais aussi de mon espoir de construire avec les femmes des nouveaux horizons et perspectives de résistance. »

Et l'association Femmes et Santé ?

Femmes et Santé, association dont la vocation est d'œuvrer pour la promotion de la santé des femmes, a commencé son activité en s'impliquant auprès de celles qui vivaient l'expérience de la ménopause.

Depuis, ses activités ont évolué, les groupes se sont multipliés et s'adressent à toutes les générations de femmes. La démarche de l'association s'inscrit dans l'approche self help qui a émergé dans les années 1980 aux États-Unis dont le but est de sortir les femmes de l'emprise du médical et de la gynécologie pour qu'elles se réapproprient leur corps. Les femmes y découvrent et apprennent ensemble le fonctionnement de leur corps dans leur contexte de vie. Elles y développent, par l'échange et le partage, un savoir concernant leur corps et y créent de nouvelles pratiques de santé.

Soirée organisée par la commission santé de la Coopérative Intégrale du Bassin de Thau.

Source : message reçu le 20 octobre 12h