vendredi 10 mai 2019 à 8h30

soutien désobéissants de la pub en procès

On ne plaisante pas avec
les désobéissants de la pub

Trois militants son traînés en justice ce vendredi matin, sur plainte de la société JC Decaux

Julien, Sarah et Cécile sont convoqués au tribunal de police de Montpellier (rendez-vous de soutien ce vendredi 10 mai à partir de 8h30 devant le Palais de Justice, place Pierre-Flotte sous le Peyrou). Cela suite à une plainte de la société de panneaux publicitaires JC Decaux. Ils sont accusés de "dégradation légère" de certains équipements d'affichage, après avoir usé d'une clé ad hoc pour en soulever les vitres, puis à l'intérieur avoir substitué des messages militants aux affiches commerciales qui s'y trouvaient.

Ainsi n'encourent-ils qu'une amende de cinquième classe. Ils ont convenu de cette modicité en présentant leur situation devant un public bien fourni répondant à leur invitation au Gazette Café. Même si on ne peut, par principe, qu'approuver leur lutte contre l'agression publicitaire et la dictature des messages marchands, on souriait presque à l'écoute de leurs assauts de protestation de sagesse et de non violence. Ça en allait jusqu'à expliquer que des slogans contre Total avaient été inscrits avec une peinture qui se nettoie à l'eau. On aperçoit d'ici la frayeur des dirigeants de la firme mondiale.

Pour autant, ce rendez-vous militant gagna en gravité, du fait que les trois activistes anti-pub, sont également engagés dans les réseaux Migrants Bienvenue 34. "Aucun être humain n'est illégal" ou "libre circulation pour les peuples" (en lieu et place de "les marchandises"), figuraient parmi leurs slogans de substitution. D'où leur réflexion : « D'un côté, les montants colossaux des recettes publicitaires, de l'autre des moyens d'accueil indigents et une situation humanitaire déplorable pour nombre de personnes étrangères privées de la satisfaction de leurs besoins fondamentaux : désobéissons pour inverser cette logique ».

Sur de telles bases, ils ont été rejoints par Jean-Jacques Gandini (vice-président de la Ligue des droits de l'Homme) et Georges Gumpel, petit enfant juif sauvé sous l'occupation, aujourd'hui co-rédacteur du "Manifeste des enfants cachés". Ce document établit un vigoureux parallèle entre l'expérience vécue sous le nazisme et le délit de solidarité couramment imputé à ceux qui aujourd'hui en France bravent la loi pour aider les migrants.

Selon ce militant de l'Union juive française pour la paix (antisioniste), la sémantique anti-étrangers des années les plus sombres est strictement la même que celle dont usent aujourd'hui, entre autres, les "progressistes" macroniens. Observateur du procès de Maurice Papon, et auteur d'un ouvrage à son propos, Jean-Jacques Gandini a développé en quoi la banale obéissance à certaines règles peut être strictement constitutive d'une participation à la commission des crimes les plus graves

Source : message reçu le 9 mai 14h